UKULELE MANIA
UKULELE MANIA

Pour la première fois, un festival français accueille le petit instrument sur une grande scène, et réunit pour un soir la crème des fondus de l’ukulélé, tous genres confondus.

Débarqué des États-Unis en 1924 par le même bateau que la guitare hawaiienne, le charleston et le tutu de bananes, l’ukulélé atterrit d’abord dans les mains de Saint-Granier, qui chante Le Ukulélé, adaptation française du Say It With a Ukulele d’Art Conrad, dans le tableau L’Amour en Hawaï sur la scène du Casino de Paris. Les foules se pâment. L’année suivante, Maurice Chevalier pose fièrement avec le petit instrument sur la couverture d’une méthode Salabert où il prétend enseigner à en jouer à la perfection, et sans peine, en 10 minutes à peine. À Remiremont, dans les Vosges, on se met soudain à fabriquer l’ukulélé à tour de bras, plus qu’on n’a jamais fait de mandolines. Et en 1927, au Moulin Rouge, l’ukulélé accompagnant le Crazy Words Crazy Tunes de Jack Yelen - Milton Ager fait encore sensation dans la revue ça c’est Paris… menée par Mistinguett. Et puis, plus rien.

Plus rien jusqu’à ce que soudain surgissent en 2001 et 2002, coup sur coup : une méthode d’ukulélé moderne, en langue française, signée Cyril LeFebvre, où derrière la couverture ornée d’une aguichante vahiné à robe de pacotille l’on découvre un historique plein d’illustrations, des cours, un CD de démonstration … le tout avec la caution des rares artistes français alors adeptes de l’instrument ; puis, l’année suivante, chez Universal Jazz le CD Manuia de l’Ukulélé Club de Paris, où le petit ukulélé fait montre de ses immenses possibilités dans tous les styles musicaux imaginables, et sous leur meilleur jour.

Ensuite, ce fut comme une traînée de poudre enflammant la nouvelle chanson française, le rock, le blues, le punk, le twist… le monde musical s’empara de l’ukulélé, le brandissant bien haut comme un emblème, un étendard.

Cette soirée n'est qu'un prélude à ce qui devrait rapidement devenir un festival entier dédié à l'instrument, présentant toutes les tendances, toutes les mouvances, tous les styles. Tant l'ukulélé a aujourd'hui explosé en tous sens. Ses possibilités sont si grandes, c'est un instrument et demi.

LES ARTISTES

Sur la scène de La Hune, on retrouvera d’abord ceux par qui l’affaire commenca :

L’Ukulélé Club de Paris
http://www.ukuleleclub2paris.com
Groupe désormais mythique, dont le CD est devenu dès sa publication un classique, une référence absolue de Santa Cruz à Honolulu, de Tokyo jusque chez lui, à Paris, mais dont les prestations scéniques restent rares et attendues.photo DR

Thomas Fersen
http://www.totoutard.com/artistes.php?idArtiste=fersen
Pratiquement un membre à part entière du Club, il a empoigné le petit instrument depuis ses premiers CDs. Jusqu’à désormais présenter son tour de chant en duo d’ukulélés avec Pierre Sangra, titulaire, lui, d’un pupitre officiel au Club. photo DR

Olivia Ruiz
http://www.olivia-ruiz.com/
Pour sa Femme Chocolat, elle a invité les musiciens du Club sur plusieurs titres, et à plus d’un titre : Joseph Racaille aux arrangements, Cyril LeFebvre à la slide, Dominique Cravic, Fay Lovsky, tous aux ukulélés. Et dans ses concerts, l’ukulélé occupe aussi une place de choix. Alors, à son tour le Club invite sur scène la merveilleuse Olivia à partager quelques chansons. photo DR

http://www.lost-pixel.net/Mathias Malzieu
http://www.dionyweb.com/ http://dionysos.artistes.universalmusic.fr/
L’ukulélé attitude a très tôt gagné le jeune rock français. Dionysos en offre le plus bel exemple. Et de tous, Mathias est celui qui vraiment pavoise l’instrument au plus haut, allant jusqu’à plonger dans le public l’ukulélé en bandoulière. photo DR avec l'aimable autorisation de Samuel Dietz

Mareva Galanter et les Pointes
http://www.ukuyeye.com/ http://www.myspace.com/ukuyeyemareva 
À Papeete, on naît au monde avec la grâce, la beauté et un ukulélé, là-bas appelé benjo. Mareva n’y a pas échappé. Mais la Miss Rebelle l’a rebaptisé ukuyéyé afin de revisiter pour son premier CD les classiques du yéyé. Et sur scène, les Pointes entièrement féminines qui l’accompagnent, ne comptent dans leurs rangs que des ukulélistes, dont Aloÿse, l’admirable Ukulele Lady. Toutes seront là, dans leurs taffetas multicolores acidulés. photo DR

Teriitehau Taputu
Et puisque Tahiti est avec Hawaii un des berceaux de l’instrument, Teriitaputu nous emmènera au bord du lagon, là où, dans le bruissement des palmes, le benjo pendant les bringues ensauvage les jupettes de paille jusqu’au petit matin. photo DR

Fernando do Cavaco
Si l’ukulélé débarqua à Paris un beau jour de 1924 en provenance des États-Unis, bien avant cela il venait du Portugal. C’est là qu’il était né sous le nom de machete, de braguinha, de cavaquinho, c’est de là qu’il s’était retrouvé dans le polochon des marins partis pour les mers du Sud, jusqu’à Hawaii, où King David Kalakaua lui fit grand accueil et le rebaptisa ‘ukulele. Mais en chemin, il avait fait escale au Brésil, et en compagnie de la flûte et du pandeiro avait inventé la samba. C’est sur son cavaquinho que Fernando do Cavaco nous le prouvera. photo DR

Aloÿse
 illustration DR avec l'aimable autorisation de Capucine

 

 

LE PRINTEMPS DE BOURGES

http://www.printemps-bourges.com/